couvent : avant / après

Depuis avril 2018 j’ai évoqué régulièrement l’avancée du Grand Projet de la majorité municipale de Flines : trouver une sortie honorable au grand fiasco de l’acquisition du couvent. Pour se rafraichir la mémoire  relire Le projet d’aménagement du site du couvent

La municipalité ayant acquis le couvent mis en vente en 1994 par les Ursulines, sans projet  préalable d’utilisation future, l’oublia pendant 5 ans (durée du portage par l’Établissement Public Foncier). Le bâtiment délaissé, sans entretien ni minimum de chauffage, se dégrada et la mairie fut bien forcée de le racheter en l’état en 2002.

En 2018, la mairesse, dupliquant sans doute  inconsciemment un principe mathématique voulant que négatif multiplié par négatif donne positif, jugea opportun de combiner deux problèmes épineux en espérant un résultat positif. Elle lia la disparition du boulet du couvent (traîné depuis plus de 20 ans) avec l’obligation de produire un rattrapage de plus de 250 logements sociaux (HLM) : elle céda  pour 1€ le couvent (et plus d’un hectare de terrain constructible) à un promoteur chargé de transformer le bâtiment en logements locatifs sociaux.

Le reproche constant formulé à l’encontre du projet retenu par la mairesse et validé par sa majorité (à l’exception du premier adjoint et d’une conseillère qui démissionnèrent ensuite) est celui d’une densité très importante de logements entassés dans une cour fermée. La polémique portait sur le nombre de niveaux créés. L’adjoint démissionnaire alertant sur la création de 4 niveaux (rez-de-chaussée, 1^er étage, 2^ème étage, combles aménagés) et la mairie entretenant toujours un flou artistique sur la question du nombre de niveau.

 

La mairesse a claironné que la fermeture annoncée d’une classe était suspendue, les logements sociaux livrés (et occupés avant septembre)  devant entraîner de nombreuses inscriptions à l’école. Rendons lui ce point que les travaux progressent… suffisamment pour que l’on puisse se livrer à l’exercice du avant / après

Sur  les clichés on voit le côté ouest de la cour au début de la démolition en 2021,  puis en avril 2022 après réhabilitation, comme l’attestent l’ancien clocheton qui a été déposé et le nouveau qui l’a remplacé.

Commentaires

Les fenêtres historiques ont été totalement remaniées. Celles du rez-de-chaussée qui ont été murées (en orange)  ont gardé leurs proportions d’origine et s’arrêtent toujours sagement sous le petit rebord saillant en brique qui courait le long de la façade à mi-hauteur et qui devait marquer, peu ou prou, le niveau des antiques planchers originaux.

Celles qui ont des vitres ont été fortement rehaussées et comportent une mystérieuse zone grisée, sans doute en verre dépoli : derrière se cache le plancher béton créé entre le rez-de-chaussée et le premier étage. Le plancher béton coulé entre le premier étage et le deuxième est apparent en gris en bas de la rangée de fenêtres supérieures.

On remarque enfin que la toiture a été refaite et qu’une lucarne sur deux, de ce qui était le grenier du couvent mais qui abrite maintenant des appartements, a disparu.

Les choses sont maintenant démontrées : un bâtiment historique qui comprenait un rez-de-chaussée, un étage et un grenier a été brutalisé pour créer un rez-de-chaussée (beaucoup plus bas de plafond), un premier et un deuxième étage et des combles aménagés en appartement.

L’aspect de la façade est plutôt « industriel » et la disproportion des fenêtres, assez disgracieuse. Mais que vont dire les Architectes des Bâtiments de France ?

Les hauteurs sous plafond des appartements vont être assez chiches et la luminosité intrieure ne sera peut-être pas terrible.

Que vont penser les Flinois de la transformation de leur couvent ? Bien sûr, il y a toujours l'emblématique clocheton, mais sera-ce suffisant pour assurer la signature  et la filiation ?

Que vont penser les futurs locataires de ces logements sociaux de la densité d’appartements et de la qualité de vie offerte ?

A suivre...