Le couvent (saison 2)

Pour parodier les chaînes de divertissement qui regorgent maintenant de « Séries » (qu’on appelait autrefois des « Feuilletons » comme les histoires narrées par épisodes dans la presse écrite) et qui offrent leurs livraisons regroupées en « saisons », j’annonce que la saison 1 « Couvent de Flines, la Genèse »  vient de s’achever.

Pour ceux qui auraient raté les précédents épisodes, un rattrapage est possible en cliquant sur les liens suivants : Le projet d'aménagement du site du couvent puis Couvent : avant / après

Conjecturons maintenant sur la future saison 2 qui va s’écrire devant nous dans les années qui viennent.

Dans un article paru le vendredi 14 octobre, la Voix du Nord nous fait part de l’inauguration de la résidence Marguerite-de-Constantinople, ancien couvent de Flines entièrement aménagé pour accueillir 57 logements locatifs sociaux. L’observateur du Douaisis précise que 41 logement sont situés dans les locaux historiques réhabilités et 16 autres dans un bâtiment neuf édifié à côté.

41 appartements sont donc concentrés sur 4 niveaux (rez-de-chaussée, premier étage, deuxième étage et combles aménagés) autour d’une relativement modeste cour intérieure fermée qui fera caisse de résonnance.

Dans la Voix du Nord, retenons deux témoignages de futurs locataires ayant déjà reçu leurs clés pour l’inauguration. Valentin, arrivant de Dourges : « Le coin est calme, la structure ancienne, originale et belle. Mon travail est proche de mon nouveau logement » ; Valérie, originaire de Dechy : « Je recherchais un endroit entre la ville et la campagne. Le site est beau et tranquille. »

Trois remarques.

Les goûts sont des notions personnelles et, libre à chacun d’apprécier ces fenêtres de façade opacifiées entre le rez-de-chaussée et le premier étage pour masquer le plancher béton traversant.

Sur les trois témoignages de la Voix du Nord, un seul émane d’une Flinoise relogée, les deux autres heureux nouveaux locataires étant originaires de communes voisines. Connaissant le système d’attribution des logements par les bailleurs sociaux, c’est parfaitement normal. Prétendre, comme cela a parfois été entendu, que ces logements seront préférentiellement attribués à des demandeurs flinois est illusoire. Comme toutes les municipalités, la mairie peut espérer que les demandes de ses administrés iront vers les  bailleurs sociaux  qui opèrent dans sa commune (en l’occurrence Partenord Habitat qui a racheté les logements sociaux du couvent rénové par Eiffage Immobilier) mais cela ne peut pas aller au-delà, les passe-droits n’étant pas tolérés dans les attributions de logements sociaux, toute une série de critères assez transparents étant utilisés par les bailleurs

Les deux témoins soulignent le calme et la tranquillité des lieux. Il s’agit donc d’un critère fort de satisfaction.

La saison 2, que l’on pourrait intituler « Vivre en habitat dense » va commencer.

Tout d’abord, les 17 lots libres crées et vendus au prix du marché (±100 € /m²)  par Eiffage Immobilier, qui avait reçu la totalité du couvent et ses 1,6 ha de terrain pour 1 € symbolique, vont être commercialisés et des travaux de construction de 17 pavillons (plus 6 logements en accession sociale à la propriété par Partenord) vont se dérouler dans les mois à venir avec les bruits de chantier et les passages de véhicules afférents. Atteinte temporaire au calme des lieux.

Plus sûrement, les 57 logements sociaux vont se remplir, avec une population mixte dont notamment des enfants (espérés dans la presse par la Commune, pour sauver des classes dans les écoles) qui ont besoin de jouer et de s’exprimer.

La transition écologique n’étant encore qu’à ses débuts et la desserte de Flines par les transports en commun réclamant de très fortes améliorations, les habitants des logements du couvent auront certainement des véhicules qu’il faudra stationner. Les critères d’urbanisme applicables pour les logements sociaux prévoient une place par logement. 57 places de stationnement au minimum auront donc été créées par Eiffage. Sera-ce suffisant ? Les habitants de la rue Delhaye auront la réponse sous peu.

La forte densité des logements ramassés dans un espace restreint augmente grandement le risque de nuisances sonores et d’incivilités, avec le cortège d’embrouilles de voisinage qui vont avec.

Ce risque avait été fortement souligné publiquement lors du conseil municipal d’octobre 2017 à l’occasion du choix du projet Eiffage Immobilier, préféré par la mairesse et voté par une partie de sa majorité. La mairesse ne pourra pas prétendre qu’elle ne savait pas.

Affaire à suivre…