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L'observateur Flinois
28 janvier 2021

Arithmétique et G.B.S. (Gros bon sens)

Problème d’arithmétique de cours élémentaire.

Un brave homme, veuf et débonnaire, souhaite régaler ses amis avec une bonne omelette. Très avisé, il calcule qu’il sera plus judicieux d’acheter une poule (qui l’aidera notamment à recycler ses déchets alimentaires) plutôt que des œufs : ce sera plus écologique et il amortira le surcoût éventuel d'achat sur le long terme avec la production d’œufs.

Sitôt dit, sitôt fait, notre bonhomme achète une poule au marché  le mardi et invite dans la foulée douze amis à déjeuner pour le lendemain.

Le mercredi matin, la poule a pondu et il récolte un œuf.

Comment va-t-il s’y prendre pour réaliser une omelette pour une douzaine de personnes pour le déjeuner ?

 Problème de santé publique d’actualité.

Une pandémie secoue le monde. Dans un temps record, deux laboratoires (suivis bientôt d’un troisième) ont mis au point et fait homologuer un vaccin pour s’en protéger. Au 31 janvier, 2,6 million de doses auront été livrées en France et l’espoir était d’avoir receptionné 11 millions de doses le 28 février. Sachant que l’immunité est acquise après avoir reçu deux injections, mathématiquement, environ  5 millions de Français auraient pu être vaccinés d’ici la fin février.

Considérant que la population à risque (âgée de plus de 60 ans et/ou présentant des facteurs de comorbidité) est plutôt de l’ordre de 25 à 30 millions ;

Sachant que les autorités locales ont d’ores et déjà dimensionné leurs centres de vaccination pour vacciner leurs populations à grande échelle et font semblant de s’interroger sur l’incurie des autorités nationales qui peinent à leur fournir suffisamment de doses pour piquer plein pot, comment doit s’organiser le gouvernement pour vacciner tous les candidats prioritaires ?

NB : La réponse à la deuxième question permet de résoudre le premier problème... et vice-versa.

Autre exemple

Entendu lors de la matinale de France Inter mercredi 27 janvier. L’invité de la journaliste Léa Salamé était Mathieu Laine, entrepreneur, professeur à Sciences-po et fondateur d'Altermind, un cabinet de conseil aux dirigeants. Il était invité pour la sortie de son nouvel opus « Infantilisation. Cet État nounou qui vous veut du bien »

Ultra libéral, il fustige l’infantilisation des Français et lance provocateur : « Le président de la République lui-même est devenu chef de service de pédiatrie de tout un peuple » et ajoute « Cette capacité que le pouvoir, l’administration de la santé publique, a à nous dire que nous ne sommes pas des gens compétents et capables, qu’il faut nous expliquer comment faire, c'est dangereux parce qu’il y a une sorte d’habitude »

Selon lui, il faut « informer » et non « materner » « Ce cercle vicieux, installé pour des décennies, est un phénomène auto-entretenu. À force déresponsabiliser les Français, vous avez des gens qui désapprennent la responsabilité et attendent toujours plus du pouvoir. C’est une machine folle ! »

Il prône la nécessité de faire confiance aux individus dont les idées personnelles agrégées dégageront une « intelligence collective » permettant de prendre les meilleures décisions pour le bien collectif.

C’est la généralisation du principe édicté par Adam Smith, père de la pensée libérale qui, en 1776 dans « La richesse des nations »,  énonça le « Principe de la main invisible. L'intérêt personnel comme moteur des individus finit par, au final, aller dans le sens de l'intérêt général à condition de laisser libre court à la concurrence et d'être guidé par la sympathie et les « sentiments moraux »

Cette thèse a inspiré et inspire toujours les libéraux purs et durs.

Les quelques doutes que m’inspirent cette théorie (et les convictions de Mathieu Laine) sont alimentés notamment  par:

-       l’action désordonnée, voire vibrionnaire, des Gilets jaunes dont un slogan affirmait qu’ils étaient plus préoccupés par leurs fins de mois que par la fin du monde (à cause du dérèglement climatique.)

-       le développement incontrôlé et exponentiel des « fake news » sur les réseaux sociaux qui intoxiquent de plus en plus de nos compatriotes. (Hélas, ce n’est pas parce qu’une rumeur ne tient pas debout que ça l’empêche de courir !)

-       Le nombre de plus en plus important de Français qui adhèrent à (et colportent en masse) des théories complotistes plus farfelues les unes que les autres.

Il est sans doute dommage que le GBS (gros bon sens) ne soit pas mieux partagé et qu’il faille en passer par des directives sanitaires, un peu dirigistes parfois, pour canaliser la population vers un bien commun : la santé de tous.

De même, j'aimerai entendre Mme Jeanne Balibar (actrice, comédienne et chanteuse) s'exprimer sur la triste situation actuelle du Portugal qui est aujourd'hui, proportionnellement, le pays le plus touché du monde par la Covid-19. En effet, sur France Inter  le mardi 15 décembre (Cf.billet "Le petit bout de la lorgnette" du même jour), elle avait déclaré :" Il y a d'autres façons de gérer la pandémie... Je m'envole tout à l'heure pour aller jouer au Portugal, un pays qui n'a jamais fermé ni ses cinémas, ni ses théâtres, ni ses musées, ni même ses restaurants depuis le 1er juin"

Même pas un petit message public de contrition et de repentir, Mme Balibar?

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  • Ce blog n'a pour ambition que de refléter les opinions, remarques et propositions de son auteur. Il est bien sûr inspiré par la vie à Flines-les Râches, où je réside, mais aussi par l'actualité en général.
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