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L'observateur Flinois
21 mai 2018

Petites indignations ordinaires

Le couvent de Flines est-il un puits sans fond mais pas sans fonds ?

Dans le cadre de sa politique foncière «friche», le Bureau de la Communauté d’Agglomération du Douaisis vient d’allouer à la commune de Flines-lez-Râches une subvention pour des travaux de désamiantage de son ancien couvent.

La subvention est de 48 000 € pour un devis estimatif de travaux de 96 000 € HT. Il restera donc 48 000 € + 19 200 € de TVA à la charge de la commune (soit 67 200 €)

Le fameux couvent de Flines continue à être un tonneau des Danaïdes : après des dizaines de milliers d’Euros déversés année après année pour des travaux de confortement et d’éradication (ratée) du mérule, après avoir financé à fonds perdus un chantier d’insertion qui a traîné en longueur pour réaliser des salles de réunions finalement inutilisables, la mairie continue à « investir pour l’avenir » dans sa friche.

De qui se moque-t-on ?

En octobre 2017 lors d’une réunion du conseil municipal plutôt animée, il semblait pourtant que la cession à l’Euro symbolique du site du convent à la société Eiffage avait été votée. La vente a-t-elle était actée chez le notaire ? Si c’est le cas, pourquoi la ville doit-elle financer des travaux sur les biens d’un tiers ?

Si ce n’est pas le cas, pourquoi ce couvent appartient-il encore à la commune malgré une décision du conseil municipal il y a plus de 6 mois ? S’agit encore une fois d’une opération opaque ? Non content d’avoir convaincu la maire de choisir le plus mauvais projet en termes d’insertion, de mixité sociale, d’inconfort et de nuisances potentielles pour les futurs locataires, le promoteur retenu a-t-il réussi à truffer de conditions suspensives confortables pour lui son éventuelle acceptation du cadeau municipal ?

Ces questions ne sont pas neutres pour des finances communales très fragiles. Les Flinois ont le droit de savoir !

 

Comportement inapproprié d’un représentant du Peuple

Traditionnellement, dans notre pays, l’accès à l’Université est libre. Du moment qu’il a réussi son baccalauréat (ou un examen spécial d’accès à l’université pour les non bacheliers), chacun est libre de s’inscrire dans la filière de son choix.

L’idée est généreuse et intellectuellement séduisante. Les chances sont ainsi égales et tout le monde a le droit de réussir. On peut faire le parallèle avec la philosophie libérale des USA où tout le monde a le droit de devenir milliardaire…

Hélas, la réalité des statistiques est éloquente : seuls 27 % des étudiants de première année à l’université seront diplômés d’une licence trois ans plus tard. Le pire est vécu par les lauréats d’un bac professionnel, qui n’était pas conçu pour préparer à la faculté et laisse sur le carreau l’immense majorité (94 %) des aspirants au bac + 3. Toutes filières confondues, moins de la moitié des inscrits passeront le cap de la première année d’université du premier coup : cette étape initiale est une boucherie où plus de la moitié des entrants prend un an de retard.

Le gouvernement a entrepris de réformer cet état de fait. Les universités ont maintenant un droit de regard préalable sur les inscriptions en définissant des prérequis nécessaires pour éviter de couler et en préconisant des remises à niveau en cas de besoin. On passe de l’élimination par la sanction à la prévention.

Bien sûr cela revient à mettre des filtres, à instaurer une sorte de sélection, mais entre deux maux ne vaut-il pas mieux choisir le moindre ?

Laisser croire à un élève qui a obtenu un Bac Pro « Esthétique Cosmétique Parfumerie » avec mention très bien qu’il suivra facilement un cursus pour une licence de mathématique ou de psychologie relève de la publicité mensongère. C’est bien sûr possible (et heureusement) mais cela relève surtout de la personnalité de l’individu et de sa capacité de travail. Rien de dit d’ailleurs qu’une université, au vu de son dossier individuel, ne lui donnera pas sa chance.

 

Les détracteurs systématiques de la loi sont dans la théorie du Mal : ils font valoir un complot visant à exclure les impétrants les plus faibles.

 

Que des étudiants ne soient pas satisfaits de la Société que nous leur avons fait et rêve de la réformer, c’est plutôt sain. S’ils n’ont pas ce désir à vingt ans, la plupart y renonceront rapidement car trop occupés par les responsabilités de la vie familiale et professionnelle.

 

Que quelques centaines décident pour se faire entendre d’occuper leurs amphithéâtres, privant des milliers de condisciples de cours… pourquoi pas ? A force de travail  personnel sur internet avec des MOOC, les connaissances pourront être rattrapées par ceux qui veulent apprendre.

 

Par contre, hormis la minorité de bloqueurs qui ont fait le choix (respectable) de payer leur écot en sacrifiant leur année d’université (de la même manière que les grévistes salariés font le choix de perdre leurs salaires), la plupart des autres étudiants ont besoins de valider leur année universitaire en passant des contrôles de connaissances et l’Université a le devoir d’organiser ceux-ci. Pour certains étudiants en fin de cursus, il est vital de valider celui-ci pour pouvoir se mettre à chercher du travail.

 

Certains professeurs d’université soutiennent les blocages par idéologie politique et pour ne pas pénaliser les bloqueurs vont même jusqu’à proposer de mettre automatiquement 20/20 à chacun des étudiants. C’est une farce politique indigne de leur statut et qui donne une idée assez lamentable de la valeur qu’ils accordent à leurs propres enseignements.

 

L’université de Nanterre a tenté d’organiser à Arcueil des partiels pour les étudiants empêchés par le blocage de l’accès à ses propres locaux universitaires.

 

Une centaine de personnes soit disant enseignants de Nanterre, étudiants, mais aussi militants syndicaux du privé ont bloqué l’accès de la Maison des Examens d’Arcueil. Au milieu des bloqueurs, arborant son écharpe de représentant du peuple, se tenait le député de la Seine Saint-Denis Eric Coquerel.

 

Il explique dans l’Obs : « J'étais là en soutien d'une protestation exercée par des étudiants et des enseignants de Paris X Nanterre pour ne pas externaliser les examens. Ce qui est une première, une façon de contourner la mobilisation" : chacun appréciera.

 

Qu’une minorité prenne en otage une majorité ne semble pas lui poser de problème, ce qui est quand même un peu étrange pour un député lui-même élu à la majorité, alors qu’il n’admet pas que la majorité s’organise pour pouvoir quand même fonctionner. Est-il sûr de sa propre légitimité ?

 

Il ajoute : « Ceux qui préparent le fait de bloquer l'accès à l'université à des milliers de lycéens, n'ont pas de leçon à nous donner. Car c'est ce que prépare Parcoursup »

 

A la lecture des statistiques et de l’analyse développées ci-dessus on ne peut que déduire que cette assertion n’est qu’une opinion contestable et non pas une vérité démontrée.

 

Que ce militant de la France Insoumise se mobilise pour empêcher des étudiants de valider leur année de travail, cela ne regarde que lui et sa conscience. Qu’il arbore à ce titre des autocollants ou une chasuble de son parti relève de sa liberté d’expression.

 

Par contre, qu’un député arbore les symboles officiels de sa fonction élective (écharpe tricolore) dans une activité nuisant à des concitoyens et pouvant potentiellement avoir des répercussions personnelles dommageables pour eux me semble extrêmement choquant.
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