C'est çui qui dit... (2)

Le 3 janvier 2021 La Voix du Nord insérait un nouvel épisode d’une guerre des élus dans un  article qui titrait : « Accusation de chantage : nouvelles tensions entre Douai et l’agglo »

J’avais rédigé un billet dans ce bloc, intitulé « c'est çui qui dit », qui comparait la pantomime jouée au conseil communautaire de l’Agglo à une saynète de cour de récréation d’école primaire.

La Voix du Nord du 15 avril 2024 narre un nouvel incident : « Le maire de Douai pas à sa place à Douaisis Agglo, le président voit rouge »

On apprend que vendredi soir, Douaisis Agglo devait voter son budget, décision oh! combien importante pour les habitants des 35 communes. Pourtant, dès la procédure de routine servant à vérifier si le quorum est bien atteint (appel des présences), un grave incident a éclaté, relaté dans la presse : « Frédéric Chéreau a profité de l’absence de l’un de ses collègues pour s’asseoir à sa place, soit au centre de la table, face à Christian Poiret. Frédéric Chéreau est habituellement sur une des tables du côté. »

Crime constitué de « lèse Poiret », immédiatement sanctionné par le «  président qui a demandé une suspension de séance. Il est même sorti dans le grand couloir de Gayant-expo, accompagné de quelques-uns de ses vice-présidents, pour décider des suites à donner. »

La journaliste explique que la sanction est tombée immédiatement de la bouche du président: « On va rajouter dans le règlement intérieur que vous devez vous mettre à votre place, a-t-il précisé, une fois de retour. Profitez bien de cette séance et de cette place que vous souhaitez, que vous rêvez. La prochaine fois, vous serez à votre place. » Et de conclure : « Je pensais que vous étiez adulte, vous ne l’êtes pas ».

Les pieds nickelés, (Croquignol, Filochard et Ribouldingue) étaient les protagonistes d’une bande dessinée du début du 20^ème siècle. Le trio était inséparable et partageait tous les mauvais coups.

La Voix du Nord continue : « Christophe Dumont, premier vice-président, en a rajouté une couche face à Frédéric Chéreau, déconfit, en parlant « d’enfantillage », tandis que Jean-Luc Hallé, deuxième vice-président, a comparé son attitude à une « cour de récréation ».

Peut-être que comme les trois mousquetaires, les comparses étaient également quatre car le journal ajoute : « François Guiffard, opposant douaisien et vice-président au tourisme, ne s’est pas gêné non plus pour poursuivre l’humiliation. « Je crois que c’est important de rappeler qu’il y a des règles dans un fonctionnement démocratique. Je pense que c’est important que l’on reste à sa juste place et à sa juste mesure. »

Que déduire de cet épisode navrant ?

Nos élus sont bien peu sérieux et ne se rendent même pas compte du ridicule de leurs comportements. Leur exemple est bien peu édifiant. On s’étonne que des insultes entre ado sur les réseaux sociaux débouchent sur des bastons aux conséquences funestes, mais apparemment l’exemple vient de haut.

Certes, Frédéric Chéreau a « joué la provoc » en s’asseyant bien en face du président, entorse un peu puérile à un règlement bateau, qui aurait  pu, et dû, être ignorée.

Christian Poiret a foncé tête baissée sur le chiffon rouge, démontrant une fébrilité qui cache sans doute un grand manque de sérénité et certainement un manque de maîtrise.

Ses lieutenants (dans un film policier on parlerait de porte-flingues) ont rajouté de l’huile sur le feu comme un seul homme , montrant par-là une même fébrilité masquant sans doute les mêmes symptômes.

Le quatrième, qui ne doit sa vice-présidence qu’à la volonté patente du trio susnommé de nuire au maire de Douai, a perdu une bonne occasion de se taire en ânonnant une morale digne d’une fable de La Fontaine.Il pourrait sans doute méditer, avec un peu d'humilité, son adage à son usage

Bref : jeux politiciens – comédie avec force portes qui claquent – modification ubuesque du règlement intérieur de l’Agglo... On se croirait vraiment au spectacle !

Le concours de la miction la plus haute sur le mur de la pissotière de cour d’école a encore de beau jour devant lui.

Décidément on a envie de répéter «  C’est çui qui dit qui y’est » (C’est celui qui le dit qui l’est !)

On conclura en remarquant que, sauf au Solitaire ou à la Réussite, il faut généralement au moins être deux pour jouer à un jeu. Nous avons ici affaire à des enfantillages qui impliquent plusieurs "grands" gamins ! Faudra-t-il embaucher des "babysitters contractuels" pour faire régner la discipline aux conseils communautaires ?

Chistian Poiret, Douaisis Agglo, Jean-Luc Hallé, Christophe Dumont, Francois Guiffard, frédéric Chéreau, conseil communautaire