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L'observateur Flinois
14 décembre 2022

Toucher le fond !

Mardi 13 décembre, dernier conseil municipal de Flines pour l’année 2022.

Heureusement, nous étions très peu à nous être déplacés par cette soirée de demi-finale de coupe du monde de football : le triste spectacle aura été épargné à une majorité de Flinois.

Mme la mairesse, souffrante, fut excusée par sa première adjointe qui présida donc la séance à sa place. Il m’en coûte de l’avouer mais on regretta presque la présence de la mairesse : son ton coupant et sa manière incisive d’interrompre les « Esprits chagrins » (qualificatif générique attribué à tous ceux qui ont l’outrecuidance de critiquer ses décisions et contester ses points de vue) évitent au moins l’enlisement de pauvres débats dans un marais d’incompréhension.

La chorégraphie des  conseils municipaux  mis en scène par la mairesse est immuable : elle-même ou les adjoints autorisés présentent leurs parties ; la majorité des conseillers opine silencieusement du bonnet et vote selon ce qui a été prédéterminé en réunion de préparation ;  l’opposition s’oppose parfois ou demande souvent des précisions et se fait tout aussi souvent éteindre par la mairesse comme les mauvais élèves qui n’ont pas bien appris ou tout compris de leur leçon. Elle n’ose plus user de son fameux « Ceci a déjà été tranché lors d’une réunion où l’opposition devait briller par son absence » car, c’est comme tout, les formules magiques s’usent aussi à force de trop servir.

L’ordre du jour était très technique, avec la traditionnelle décision budgétaire modificative de fin d’année afin de répartir au mieux les crédits non dépensés ou les dépenses budgétées mais réalisées de manière non prévue. La monotone litanie habituelle de la mairesse lors des débats budgétaires descendit même d’un cran avec sa première adjointe qui se trompa parfois de ligne ou de chiffres. Heureusement la directrice générale des services veillait au grain pour rectifier et de toute façon, les conseillers municipaux s’ennuyaient ferme et attendaient juste de passer au vote.

Quelques décisions.

Nouvelle convention, pour un an seulement, avec l’association Grain de Soleil qui gère la crèche Les mini-pousses, en attendant de conventionner de façon obligatoire et d’une manière générale pour l’ensemble des  actions municipales «  Enfance » avec la Caisse d’allocation familiale, autre financeur de la crèche.

Candidature à l’opération régionale « 1 million d’arbres en Hauts-de-France » pour obtenir 90% de subvention des plants pour des plantations flinoises.

Correction du linéaire des voiries du domaine communal dont le total s’établit à 24,454 km après remesurage, au lieu de 22 et quelques kilomètres précédemment.

Mise à disposition gracieuse pour 5 ans de l’ancien carreau de mines du Marais St Charles appartenant à la commune, à un particulier riverain, celui-ci le défrichant et le clôturant pour faire pâturer ses chevaux.

A la demande du Conseil Départemental, extinction des luminaires des entrées de ville sur le boulevard des Alliés comme l’ensemble des luminaires Flinois : l’alternance zone sombre, courte zone illuminée, zone sombre étant plus accidentogène qu’une zone sombre continue.

Il faut noter que sur ces délibérations simples, la première adjointe oublia parfois de faire voter ou demanda aux élus leur vote d’une manière si intempestive que plusieurs fois un élu ou l’autre de la majorité dut demander : « On vote pour ou contre quoi ? »

À part une commission de finances fraichement installée qui permet de dire en conseil municipal « Cette proposition a été acceptée en commission des finances », toutes les décisions passent par la mairesse qui maîtrise l’ensemble des tenants et des aboutissants. En tant que Flinois, je m’interroge et m’inquiète sur le grand flottement qui est observable quand la mairesse n’est pas là pour régenter à la baguette son petit monde majoritaire. La première adjointe qui normalement doit assurer la relève en cas d’empêchement du premier édile, semblait hier soir totalement dépassée : ce n’est pas rassurant et il faut croiser les doigts pour que la santé de la mairesse se maintienne ou qu’à défaut, elle démissionne rapidement en cas de souci prolongé afin de rebattre les attributions des adjoints.

J’ai gardé pour la fin le petit épisode qui mit un peu de piquant dans ce conseil municipal et qui expliquerait peut-être une "absence diplomatique" de la mairesse. En effet, quelques jours avant les conseils municipaux, la mairesse réunit ses conseillers majoritaires afin d’évoquer l’ordre du jour et de caler les votes : pas question qu’un élu de la majorité se prononce publiquement contre une proposition émanant de ses rangs

Un des points de l’ordre du jour concernait le projet d’installation d’une unité de méthanisation sur le territoire de la commune de Marchiennes, au Cattelet. (cf Effet gazeux de la méthanisation)

En juin, la mairesse avait botté en touche en créant un groupe de travail chargé de rédiger un courrier demandant un certain nombre d’assurances au préfet avant de donner un avis circonstancié. La préfecture n’a toujours pas répondu à cette demande et il était proposé aux conseillers municipaux d’ajouter un point de vigilance à ceux  déjà énoncés, concernant les deux cours d’eau ceinturant le site de la future implantation qui alimentent une zone RAMSAR. Argument issu d’un intense remue-méninges car il fallait y penser : chapeau ! Le classement RAMSAR est très récent : le site des Vallées de la Scarpe et de l'Escaut n'a été labellisé qu'en 2020.

NB. Convention de Ramsar : officiellement convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau, aussi couramment appelée convention sur les zones humides (Source Wikipédia).

La manœuvre est cependant totalement dilatoire : déjà que le préfet n’a pas répondu depuis plus de 6 mois à la précédente demande concernant des sujets bien terre-à-terre comme le mécanisme de contrôle du respect des tonnages autorisés à la méthanisation ou la sécurité des transports, etc.,  pourquoi devrait-il faire plancher ses services sur une convention internationale, qui plus est non contraignante ? Le rideau de fumée municipal masque un faux-nez enfoui dans une fausse barbe !

Le même élu contestataire qui a déjà dû bien troubler la réunion préparatoire de la majorité (au point de dissuader la mairesse de présider ce conseil municipal et d’envoyer au casse-pipe sa bien tendre première adjointe ?) a lourdement insisté pour que le conseil municipal se prononce enfin pour donner un avis favorable ou défavorable à cette unité de méthanisation. Il a énoncé plusieurs fois « qu’à défaut de se prononcer contre, les Flinois comprendraient que la mairie était pour la méthanisation » Le dialogue de sourds entre une première adjointe hors-jeu et vivant un grand moment de solitude (aucun élu n’est venu à son secours) et le conseiller majoritaire (pour combien de temps encore ?) opposé au projet, tentant de forcer le destin, dura un bon bout de temps, les autres élus de la majorité attendant que l’orage passe et s’étant pris de passion subite pour la relecture des notes de synthèse ou le suivi sur téléphone de la première mi-temps du football.

On touche le fond !

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