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L'observateur Flinois
11 mai 2022

Projections sur les législatives

Emmanuel Macron a été élu  le 24 avril Président de la République avec 18 768 639 voix représentant 38,50% des électeurs inscrits.

Au premier tour il avait recueilli  9 783 058 voix (20,07% des inscrits) à comparer aux 7 712 520 électeurs (15,82% des inscrits) ayant choisi Jean-Luc Mélenchon. Petit rappel liminaire nécessaire pour couper court aux rodomontades de Monsieur Mélenchon qui essaie d’instruire un procès en légitimité à un président n’ayant recueilli que 9,8 millions de voix sur son programme. C’est toujours 2 millions (et 5% des inscrits) de plus que ceux ayant opté pour le candidat Mélenchon et le programme des Insoumis.

Les faibles scores de la candidate du Parti Socialiste et du candidat d’Europe Écologie Les Verts donnent à penser que le vieux tribun de La France Insoumise a effectué une excellente campagne électorale en installant l’idée que, pour la gauche, le vote utile était d’utiliser le bulletin à son nom. Il a ainsi siphonné le réservoir potentiel des candidats PS et EELV et s’est installé en position de force pour négocier les ralliements sous sa bannière en vue des législatives. Double effet Kiss Cool, bien joué !

Depuis, M. Mélenchon a inventé la fable d’un troisième tour qui servirait à « l’élire premier ministre » Cela serait simplement risible si ça ne démontrait pas son incroyable capacité démagogique à manipuler les électeurs crédules et mécontents.

 Il a réussi en parallèle à tordre le bras des dirigeants du Parti Communiste Français, du Parti Socialiste et d’Europe Écologie Les Verts qui, certains pour la survie politique des leurs députés, d'autres pour en avoir enfin, mais surtout à cause des règles du financement public obligeant à présenter au moins cinquante candidatures dans trente départements pour être défrayé des frais de campagne, sont passés sous ses fourches caudines et ont signé un accord de candidature unique sur un programme prévoyant notamment de pouvoir désobéir aux règles acceptées dans les traités Européens signés par la France, de s’émanciper de l’Otan alors que la guerre fait rage en Ukraine et, pour notre seul pays, de ramener l’âge de départ à la retraite à 60 ans, sans décote.

Pourquoi pas ? Les électeurs trancheront les 12 et 19 juin. Les positions radicales de La France Insoumise sur les trois sujets cité supra risquent sans doute de dissuader les électeurs modérés de gauche qui ont peut-être surjoué au « kriegsspiel » (simulation de bataille) avec deux coups d’avance en suivant Mélenchon pour le vote utile permettant d’espérer un président de gauche, avec l'arrière-pensée de le brider ensuite par une majorité parlementaire beaucoup plus traditionnelle, de gauche modérée.  Le premier pari est perdu. Nouvelle partie : nouvelle tactique ?

Un petit encadré de la Voix du Nord de lundi 9 mai «  Marine Le Pen repart en campagne à  Hénin Beaumont » intitulé « Quelle ambition pour le RN » m’a donné envie de jouer moi aussi au « Kiegsspiel »

On y apprend que pour le Nord-Pas-de-Calais qui compte déjà 5 des 6 députés du Rassemblement National, les ambitions de l’ex Front National sont élevées. Pour le Nord la 18ème circonscription du Cambrésis, les deux circonscriptions de la Sambre-Avesnois, celle de Douai voire celle de  Dunkerque  sont ciblées  comme gagnables et, priorité des priorités : la 16ème circonscription, celle d’Alain Bruneel, la nôtre.

Les candidats commencent à être dévoilés. Pour Ensemble (l’écurie présidentielle), Chantal Rybak, (MODEM), a été investie. Pour la NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale) de Mélenchon, le sortant Alain Bruneel (PCF) est reconduit. Pour Les Républicains c’est Mady Dorchies (conseillère régionale) qui est officiellement retenue. Le candidat d’extrême droite est enfin connu, si on peut dire car c'est un illustre inconnu conseiller municipal d'opposition à Somain : Matthieu Marchio. Il y aura peut-être quelques autres candidats comme Lutte Ouvrière ou un Zemmourien (petite épine dans le pied de Le Pen mais sans trop de gravité).

Pourquoi notre circonscription est-elle devenue la cible numéro 1 du RN ?

En 2017 Mme Rybak qui concourait déjà pour La République en marche, avait raté l’accession  au deuxième tour pour trois fois rien, devancée seulement de 77 voix par le sortant Alain Bruneel (7 256 voix contre 7 343 voix). Mais ce faible écart n’est pas un encouragement. En 2017 le candidat du PS avait obtenu 5 584 voix et deux candidats écologistes 1 436 voix cumulées. S’ils avaient été tous unis par une candidature commune, ils auraient potentiellement pesé plus de 14 000 voix et auraient viré largement en tête, sans photo finish.

A l’aune des scores de l’élection présidentielle 2022, le panorama de départ n’est plus du tout le même.

La 16ème du Nord regroupe 27 communes dont les plus importantes en population sont Sin-le-Noble, Somain et Aniche.

Les résultats du deuxième tour de la présidentielle permettent d’avoir une première idée : il y a eu 3 382 votes exprimés en moins au deuxième tour, signe d’une abstention et de votes blancs ou nuls plus importants.

L’extrême droite (Le Pen) a engrangé 34 537 voix et le reste  (centre et gauche) 20 667 voix.

Avantage extrême droite ! La circonscription est arithmétiquement gagnable sur le papier

Une analyse plus fine, agrégeant les scores des trois candidats d’extrême droite (Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan), de la droite traditionnelle (Les Républicains), du centre (Macron, Lassalle) et de ce qui constituera la NUPES (LFI, PCF, PS, EELV) saupoudrés des faibles scores de Poutou et Arthaud se révèle assez intéressante.

Premier tour dans la 16éme du Nord

Extrême droite : 27 450 voix

Les Républicains : 1 080 voix

Centre : 11 850 voix

NUPES + troskistes : 18 200 voix

Au vu des chiffres un probable deuxième tour le 19 juin devrait voir s’affronter les candidats NUPES et RN. Le seuil de maintien au deuxième tour étant à 12,5% des inscrits, soit environ 10 370 voix, une triangulaire avec Ensemble reste mathématiquement possible mais improbable. La 16ème circonscription est peut-être gagnable par le RN.

Bien sûr il faut anticiper une forte croissance de l’abstention, essentiellement chez les électeurs de Le Pen qui s’abstiennent plus souvent aux législatives.

Par contre, les électeurs Les Républicains ne se porteront pas spontanément sur un candidat NUPES dans un deuxième tour RN /NUPES.

L’enjeu, en cas de duel, sera le report correct des voix du centre ainsi que des modérés de gauche effrayés par la NUPES.

Malheureusement, j’ai encore dans l’oreille l’appel d’Adrien Quatennens, premier lieutenant de Mélenchon qui déclarait après l’échec de son chef au premier tour de la présidentielle : « Pas une voix pour Le Pen. Ensuite c’est à Macron de nous convaincre de voter pour lui ! »

J’ai envie de le paraphraser pour le probable deuxième tour du 19 juin dans la 16éme du Nord: « Pas une voix pour le RN. Ensuite ce seront à Bruneel et la NUPES de nous convaincre de voter pour eux ! »

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Commentaires
O
Généralisation hâtive due à une certaine précipitation et l'absence de vérification préalable. Désolé. C'est corrigé.
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N
Juste une petite correction, EÉLV n'est pas entré dans NUPES "pour la survie politique des ses députés", nous n'en avons aucun.
Répondre
L'observateur Flinois
  • Ce blog n'a pour ambition que de refléter les opinions, remarques et propositions de son auteur. Il est bien sûr inspiré par la vie à Flines-les Râches, où je réside, mais aussi par l'actualité en général.
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