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L'observateur Flinois
16 janvier 2022

Tragi-comédi, acte 2

La loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal a été adoptée en deuxième lecture samedis 15 janvier, après rejet par la majorité de 454 amendements en plus de 11h.

Pas plus de « coup du rideau » que de « coup du père François » ou de « feinte du facteur » cette fois. Après une dernière navette formelle au Sénat ce samedi, le texte devrait être définitivement adopté dimanche par l’Assemblée et promulgué dans la foulée.

Dernière péripétie qui justifie le titre : après que le Sénat ait considérablement modifié le texte adopté dans la douleur par les députés à l’Assemblée (cf. l’acte 1 du billet) une commission mixte comprenant autant de sénateurs que de députés était chargée de trouver un texte de compromis permettant d’éviter un examen en deuxième lecture à l’Assemblée.

Cette commission s’est tenue jeudi 13 janvier et semblait, selon ses participants, très proche de conclure un accord en fin d’après-midi.

Hélas : nouvelle « Grandguignolade ». Alors que l’accord n’était pas signé entre sénateurs et députés de la commission mixte, un message du président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, alors en déplacement en Vendée, a été publié sur son compte Twitter à 17 h 45. Il, annonçait « que la Commission Mixte Paritaire « a donné raison au Sénat », actant « la victoire du bon sens », et ponctuait son message par une critique du chef de l’État : « Le passe est destiné à protéger les Français et à rien d’autre… n’en déplaise à Emmanuel Macron. »

Dès qu’ils prirent connaissance de ce message, les députés de la majorité annoncèrent la fin des pourparlers et quittèrent la Commission Mixte Paritaire. La présidente de celle–ci a déclaré : « Cette atteinte intolérable au fonctionnement de nos institutions et du Parlement nous a conduits à acter l’échec de cette commission mixte paritaire, nous avons donc suspendu ces travaux. »

Grand émoi chez Les Républicains « On ne peut suspendre des travaux qui étaient aussi proches d’un accord sur la base d’un événement extérieur » déclarait Philippe Bas, rapporteur du texte de loi au Sénat.

Monsieur Bas a vraiment une appréciation à géométrie variable d’événements similaires. L’examen du même projet à l’Assemblée avait été interrompu pour la deuxième fois au prétexte de la parution dans un journal d’une interview du président de la République dans laquelle il déclarait vouloir « emmerder les non vacciné ».

N’était-ce pas un événement extérieur ? Pourquoi les Républicains à l’Assemblée pouvaient-ils l’instrumentaliser pour suspendre les travaux et s’offusquer de la réaction des députés de la majorité réagissant à un même type d’événement  pour interrompre leur participation ?

M. Bas est coutumier des distorsions puisqu’en tant que président de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla, il a étiré le plus possible ses prérogatives, essayant de faire peser un maximum de contraintes sur les recrutements au cabinet du Président en proposant une validation obligatoire des candidats par le Parlement. Tout ça en déclarant sans rire que ce n’était pas de la politique politicienne mais que, seul le souci de la sécurité du président l’animait et en ignorant au passage le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs.

De qui se moque-t-il, si ce n’est des Français ? S’il ne se respecte pas lui-même, comment peut-il prétendre inspirer du respect aux citoyens ?

De même, Bruno Retailleau ne reconnait aucune faute pour son tweet malencontreux. Il rejette la responsabilité sur un malheureux collaborateur borné qui aurait lancé trop tôt le message. Il dit « En quoi un tweet peut-il remettre en cause un accord sur cette question si importante ? Où est l’intérêt général ici ? »

Les élus Les Républicains  en jouant au « coup du rideau » ou en prenant prétexte d’une interview dans la presse pour suspendre l’examen de la loi sur le pass vaccinal avaient-ils en tête l’intérêt général ?

De même certains politiciens ont été prompts à crier à la faute morale ou politique du Président. Que pensent-ils de l’action de M. Retailleau qui, par gloriole personnelle, a fait capoter un accord reprenant largement les points de vue de la majorité sénatoriale ?

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  • Ce blog n'a pour ambition que de refléter les opinions, remarques et propositions de son auteur. Il est bien sûr inspiré par la vie à Flines-les Râches, où je réside, mais aussi par l'actualité en général.
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