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L'observateur Flinois
13 octobre 2021

Décodage

Mercredi 13 octobre la Voix du Nord édition de Douai titre : « La bibliothèque pour tous déménage, l’école maternelle pousse les murs. »

On y apprend que début novembre, la bibliothèque pour tous s’installera dans la salle de l’ancienne mairie, rue des Résistants.

Quittant un local excentré près de l’école maternelle Gérard Philipe, la bibliothèque sera dorénavant en plein centre cille, à proximité de la mairie et des commerces,  beaucoup plus accessible et visible.

Tout va donc pour le mieux ? Le précédent billet « Chassez le naturel » du 22 septembre était-il inutilement alarmiste ?

J’écrivais : « Selon mes informations, la demande de déménagement s’est accompagnée d’une date butoir très proche, mais pas de propositions alternatives d’hébergement, ce que semblent confirmer les commentaires de l’animatrice bénévole sur le post Facebook. »

Je citais un commentaire d’une adjointe de la mairesse sur un post Facebook déplorant la fermeture sans proposition alternative : «  "La situation de la bibliothèque a été de nouveau évoquée ce jour (22 septembre), des contacts seront pris prochainement et des solutions alternatives proposées…"  Ça sent l’improvisation dans l’urgence ! »

Le procédé est à la mode, livrons-nous à un petit exercice de décodage de l’article de la Voix-du-Nord.

J’évite le « Fact checking » bien que la mairesse soit assez friande de « Fake news » et autre «  Dispatch »

VdN « D’ici la rentrée des vacances de la Toussaint, les livres quitteront la salle adjacente à l’école maternelle et deviendront voisins du centre médico-social, rue des Résistants. Un gain de visibilité pour les bénévoles, et l’épilogue d’un feuilleton de quatre mois »

 On peut apprécier la réactivité de la mairie. Seulement quatre mois pour proposer une salle qui n’était utilisée que très sporadiquement depuis plusieurs années. Plutôt que d’expulser sèchement la bibliothèque, sans proposition alternative, n’aurait-il pas été judicieux de réfléchir un peu en préalable aux solutions possibles, dont celle-là ?

 VdN « De nombreux rebondissements. Des turbulences, le déménagement en a connues »… « Comme prévu lorsque la ville a ouvert les portes de la salle à l’association : si le groupe scolaire doit s’agrandir, les bénévoles devront au plus vite s’installer dans un autre local »

Comme relaté dans mon précédent billet, les bénévoles ont été sommées de déguerpir au plus vite, sans aucune perspective, ni même de proposition d’aide à la manutention. Sans solution, la bénévole titulaire qui est Raimbeaucourtoise, n’avait comme possibilité que de déménager les livres pour les stocker à la bibliothèque pour tous de Raimbeaucourt. Ce déplacement aurait constitué une espèce de « hold-up » pour les générations de Flinois qui depuis 50 ans ont financé la constitution de ce fonds bibliothécaire par leurs cotisations, redevances d’emprunts et autres subventions municipales.

D’autre part, on peut se poser la question de l’existence d’une convention d’occupation du local quand on sait que le congé a été signifié oralement, sans préavis. Si on se réfère aux habitudes de la majorité envers la plupart des associations flinoises, on peut soupçonner que l’occupation des locaux s’est faite sur une simple autorisation verbale. L’affirmation de la mairesse concernant « l’avertissement initial sur la  reprise immédiate du local en cas d’extension du groupe scolaire » serait alors comme les promesses : sans écrit, elle n’engagerait  que ceux qui y croient.

Il est à souhaiter que les responsables de la Bibliothèque pour tous tirent les leçons de cette saga de l’été et qu’ils exigent une convention écrite avec notamment les conditions à respecter en cas de reprise du local : a minima notification écrite dans un délai à préciser et concertation pour évoquer les solutions de repli possibles.

VdN « Une classe est installée dans l’ancienne bibliothèque de l’école et les livres sont dispatchés dans d’autres classes. C’est important que les 150 écoliers bénéficient de conditions acceptables » regrette Annie Goupil la maire. »

On partage le souci du bien-être de nos chères têtes blondes. On peut s’étonner cependant que la mairesse ne fasse part d’aucuns regrets concernant la cinquantaine d’inscrits à la bibliothèque qui allaient perdre leur accès à la Culture, sans même évoquer les dizaines de lecteurs Flinois potentiels susceptibles de fréquenter une bibliothèque avec une animation plus dynamique et une meilleure visibilité.

VdN « Les bénévole acceptent sans rancune »

Les bénévoles donnant gracieusement de leur temps, pourraient s’estimer méprisées par le traitement infligé par la mairie et se sentir, peut-être, victime de partialité. Le local qui abritait la bibliothèque était voisin  de celui qui héberge une demi-journée par semaine, depuis moins d’un an, quelques adhérentes de la Compagnie des nounous. Des interrogations peuvent légitimement surgir quand on connait la double casquette de la secrétaire de l’association la Compagnie des Nounous qui est également conseillère municipale depuis les élections de mars 2020.

La rancune n’est vraisemblablement pas à chercher du côté des bénévoles. Une rumeur invérifiable se répand, selon laquelle la mairesse serait « très irritée » à cause des réseaux sociaux. La fermeture brutale de la bibliothèque y était annoncée (et commentée assez négativement), ainsi que le texte de l’encart que le Rassemblement Flinois a transmis sur ce sujet pour insertion dans le prochain Flin’Info.

Comme la mairie ne peut pas censurer ce texte, il y a fort à parier que Flin’infos va enfin être distribué et que le texte de la tête de liste majoritaire répondra à la « critique infondée de l’opposition » située juste en dessous, en signalant la mise à disposition du nouveau local pour la Bibliothèque

 VdN « Pourquoi ne pas ouvrir trois fois par semaine ou en parallèle de manifestations locales ? » propose Françoise Bogacinski présidente de la section Hainaut-Cambrésis.

Effectivement, la nouvelle équipe de bénévoles travaillait un projet d’extension des horaires d’ouverture. Comme on ne les a pas consultées avant de les expulser, le projet risquait d’être mort-né

 

L’article de la Voix du Nord n’invalide absolument pas les conclusions de mon billet précédent  (Chassez le naturel...)

Cette affaire confirme que la mairie n’anticipe pas grand-chose mais réagit au cas-par-cas, dans la précipitation. Si par malheur, les victimes collatérales de ses décisions fulgurantes osent rendre publiques les conséquences, notamment sur les réseaux sociaux, voire sur ce blog ou pire dans Flin’infos, la mairesse prend cela pour une attaque personnelle ou un coup-bas et leurs en veut. Il ne s’agit pourtant que de la monnaie de sa pièce et elle aura elle-même tendu le bâton pour se faire battre.

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