Liberté ou égoïsme ?

Décidément, la quatrième vague de COVID-19,  amplifiée par le variant Delta du SARS-CoV2, n’en finit pas de mobiliser les médias.

 D’après les réseaux sociaux, il n’y avait plus de cas de COVID connus à Flines depuis plusieurs mois, mais les premiers patients infectés par le variant Delta ont été diagnostiqués en ce milieu d’été. Bien sûr, tout ce qui se colporte sur les réseaux sociaux n’est pas gravé dans le marbre, mais une source médicale a confirmé que ce variant est tellement contagieux, qu’à terme tout le monde pourrait être contaminé, vacciné ou pas.

 Pourquoi se faire vacciner alors ?

 Tout d’abord, prenons en compte la catastrophe sanitaire qui s’abat en ce moment sur les Antilles. Les hôpitaux sont au-delà de la saturation et les responsables des services parlent avec effroi de « médecine de guerre » Les services de réanimation sont tellement sollicités que les praticiens doivent faire le tri des admissions de malades en fonction de leur pronostic vital et de leur chance d’en réchapper.

 Pour en arriver là, beaucoup d’Antillais ont écouté les fake news véhiculées sur les réseaux sociaux et ont boudé le vaccin. Par exemple, ils ont cru à l’annonce faite par le « docteur » Henri Joseph  fondateur du laboratoire Phytobôkaz : le sirop Virapic© à la « zèb a pic » empêcherait le virus de se dupliquer dans l’organisme…

 Les chiffres des Antilles parlent d’eux même. Selon le site covidtracker (12 août), le taux d’incidence qui correspond au nombre de cas cumulé sur 7 jours rapporté à 100 000 habitants, est actuellement de 1893 pour la Guadeloupe et de 1181 pour la Martinique alors qu’il est de 236 pour la France entière  et de 158 pour le département du Nord.

 Pour apprécier complétement les chiffres il faut juxtaposer au taux d’incidence les taux de vaccination : environ 20 % de la population a reçu une première dose en Guadeloupe et Martinique et 16% bénéficie de la  vaccination complète (2 doses). Pour le territoire français le chiffre des premières doses est 67 % et 56% celui des vaccinations à deux doses. Pour notre département 68 % de la population a reçu une première dose et 56% est complétement vaccinée.

 Selon le site de l’Agence Régionale de Santé de Guadeloupe plus de 98% des admis en réanimation ne sont pas vaccinés.

 Pas besoin d’être expert en statistiques et d’effectuer le célèbre test du khi-deux pour discerner la corrélation inverse entre ces chiffres. Moins le pourcentage de vaccinations est élevé, plus le taux d’incidence  et la proportion de non vaccinés en réanimation  grimpent.

 Aux informations régionales de FR3, un reportage sur la place de Tournai donnait la parole aux restaurateurs et cafetiers belges qui se frottaient les mains devant l’affluence des clients Français (business is business). Les convives Français attablés avouaient tranquillement que, ne possédant pas le pass sanitaire, ils se repliaient de l’autre côté de la frontière, bien plus accueillant et moins tracassier,  pour déjeuner ou boire un verre en famille ou entre amis. Une cliente belge interrogée réagit de manière fort adéquate : « Ils viennent ici parce qu’ils ne sont pas vaccinés : c’est irresponsable ! »

 Dernier point. Sur les antennes, au gré des interviews, certains (souvent jeunes) avouent en souriant qu’ils n’hésitent pas à frauder, en empruntant notamment le pass sanitaire de quelqu’un, pour pouvoir entrer en discothèque, cinéma, piscine etc. Je renvoie au commentaire de la citoyenne belge : « C’est irresponsable ! »

 Plus grave, un trafic de faux-vrais QR code existe. Avec la complicité de maillons faibles de la chaîne logistique des vaccinodromes, des certificats de vaccination officiels sont émis, moyennant quelques centaines d’Euros, pour des antivax qui achètent leur pass sanitaire. Non seulement c’est un délit, mais en cas de remord, les détenteurs de ces vrais-faux ne pourront plus se faire vacciner : pour les bases de données officielles, ils ont reçu leurs deux doses et doivent passer leur chemin, même s'il s'avère que ce sera celui de l'hôpital !

 Pour terminer, pour tous ceux qui battent le pavé chaque samedi au nom de leur liberté, une information utile et deux définitions pour alimenter éventuellement leur réflexion.

Phytobokaz
Chemin de Gros Morne Dolé
97113 Gourbeyre
GUADELOUPE (FRANCE)
www.phytobokaz.fr

 Définitions, selon le dictionnaire Le Robert :

 Liberté : Possibilité, pouvoir d'agir sans contrainte »

Égoïsme : Attachement excessif à soi-même qui fait que l'on recherche exclusivement son plaisir et son intérêt personnels