Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'observateur Flinois
23 juin 2021

Scoop au conseil municipal

Mardi 22 juin le conseil municipal de Flines-lez-Raches s’est réuni, avec un ordre du jour plantureux, sous la houlette d'Annie Goupil la mairesse. Figuraient notamment l’arrêt du projet de révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) et l’adoption du compte de gestion 2020 du receveur des finances et du compte administratif 2020 de la commune. Ces deux documents sont strictement identiques.

 Un mot sur l’ambiance : seulement cinq citoyens s’étaient déplacés pour assister à la réunion. Les cinq conseillers d’opposition étaient présents (la mairesse ne pourra pas  dire ultérieurement «  Ce point a été vu un jour où l’opposition brillait par son absence ») et il manquait quelques conseillers et adjoints de la majorité. Comme d’habitude, sur des points secondaires, la mairesse donna la parole à des adjoints pour essayer de produire un semblant d’animation. L’impression générale est cependant que la plupart des élus de la majorité semble là pour le décor et le quorum, ainsi que voter mécaniquement ; les rares questions et remarques intéressantes émanent de l’opposition.

 La révision du PLU.

Épisode décisif d’un feuilleton commencé en 2009 le projet de PLU a été arrêté par le conseil municipal. Il va maintenant être soumis aux personnes publiques associées (Agglo, Direction Départementale des Territoires (DDTM).  Syndicat mixte du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), Parc Naturel Régional Scarpe Escaut, etc.), pour recueillir leurs avis officiels. La mouture amendée pourra ensuite être soumise à une enquête publique à Flines en automne et le PLU définitivement adopté, au mieux, en fin d’année.

Flines aura quand même vécu pendant  presque 13 ans dans une incertitude juridique pour le droit du sol.

Retenons que seuls deux secteurs à urbaniser à enjeu subsistent : les terrains de l’ancien couvent rue Delhaye et de l’ancienne scierie rue Gabriel Péri. La deuxième zone est privée et il a été annoncé par le bureau d'études que le projet de règlement (en l’état actuel) prévoit d’instaurer une servitude de 5 ans pendant lesquels le propriétaire devra soumettre tout projet d’aménagement de son terrain au conseil municipal et recueillir son autorisation préalable pour pouvoir poursuivre le projet.

Il ressort des orientations du PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durable) que les surfaces constructibles vont devenir rares à Flines ce qui devrait avoir un impact sur les prix de vente, impact renforcé encore par l’appétence après le confinement des urbains pour venir télétravailler à la campagne (Cf. billet « Gouverner c’est prévoir »  du 15 avril 2021.)

 Finance communales.

La présentation du compte administratif 2020 de la commune, exercice déjà aride par nature, est rendue ennuyeuse par le parti pris de la mairesse de « faire de la compta ou de l’épicerie, au choix » Elle détaille compte par compte les recettes et dépenses, au centime près ! Tout le monde à l’air perdu ou de s’ennuyer.

À retenir : à cause du COVID, les recettes sont restées à un bon niveau (impôts et taxes perçus normalement) mais les dépenses ont chuté (moins de manifestations, sorties scolaires, etc.)  ce qui a permis un bon excédent en trompe l’œil de l’ordre de 454 000 €.

L’opposition, pour le principe, à titillé la mairesse sur le montant particulièrement élevé (plus de 242 000 €) de réfection des trottoirs et voiries fin 2019 début 2020.  Le directeur général des services (DGS) expliqua que pour les projets inférieurs à 40 000 € HT, il n’était pas nécessaire de faire un appel d’offres en bonne et due forme et que, comme le travail administratif est le même pour des projets à 41 000 € ou 200 000 €, il préférait lancer un gros appel d’offres tout de suite, quitte à l’étaler dans le temps.

Malicieusement, l’opposition demanda : «  Ce n’est pas parce que nous étions en année préélectorale que tant de trottoirs ont été refaits à neuf ? » Prudemment le DGS répondit qu’il ne pouvait parler que de la mécanique des appels d’offres.  Goguenarde, la mairesse laissa tomber : «  Les Flinois aiment leurs trottoirs ! »

Bien sûr, il est de notoriété publique que les années électorales les travaux de réfection de voiries se multiplient, mais l’admettre avec ce brin de cynisme dénote un manque de considération certain envers ses électeurs.

Petite joute intéressante sur les ratios.  La loi impose, pour éclairer les conseiller municipaux, de produire un certain nombre de ratios, ainsi que leurs valeurs moyennes nationales pour les villes de même importance (en l’occurrence pour nous les villes ayant entre 5000 et 10 000 habitants) ce qui permet de se comparer.

Sans donner trop de chiffres (ils sont consultables en mairie dans l’annexe 6  du compte administratif) on illustrera par la comparaison de deux ratios.

Recettes réelles de fonctionnement par Flinois : 656 €. Moyenne nationale pour les villes de 5000 à 10000 habitants: 1182 €

Dépenses réelles de fonctionnement par Flinois : 515 €. Moyenne nationale pour les villes de 5000 à 10000 habitants : 1037 €

On voit d’un coup d’œil que, par Flinois, la commune collecte en recettes environ deux fois moins que la moyenne de ses homologues et qu’en retour elle dépense aussi deux fois moins par Flinois que les communes équivalentes par habitant.

L’opposition interpela la mairesse sur ces ratios, qualifiant la gestion de la majorité de « Low-cost » (à bas coûts). Comme Ryan Air : ce n’est pas cher (recettes minimales) mais il y a peu de services gratuits (dépenses par habitant)

Réaction de la mairesse : «  En dépenses, c’est bien. En recettes, c’est dommage ! »

Le directeur général des services tenta de voler à son secours en disant : « A Lallaing, qui a sensiblement la même taille que Flines,  ils ont 2 Millions d’Euros de dotation  de Politique de la Ville  et Flines a seulement 600 000 € de dotation de l’Etat. Les ratios de Lallaing sont donc meilleurs »

Le raisonnement ne tient pas car les ratios sont donnés en moyenne nationale et il n’y a que 859 communes sur 36 000 (soit 2%) qui sont en Politique de la Ville. Les moyennes de la strate 5000 à 10 000 hab. sont calculées sur 1186 communes dont statistiquement une trentaine doit être concernée par des sur-dotations destinées à combler des handicaps sociaux.

La mairesse a finalement déclaré publiquement et c’est là qu’est le scoop :

« Si vous avez une solution pour augmenter les recettes, je suis preneuse » et « Les droits de mutations perçus sur chaque transaction immobilière sont en augmentation en 2021 car Flines attire des jeunes ménages travaillant sur Lille grâce à ses impôts très bas ainsi que la cantine et la garderie pour leurs enfants. Les biens mis en vente partent en 3 jours. C'est une piste pour doper les recettes »

La conclusion que l’on peut tirer de cette déclaration est que la majorité n’a pas de projet pour sortir du piège dans lequel elle s’est enfermée depuis 50 ans avec sa politique fiscale et sa gestion low-cost. Sa seule échappatoire est d’attirer des travailleurs pendulaires qui paient peu de taxes et exigent des services élargis.  Ces arrivées en hausse se combinent avec une raréfaction de la production de logements neufs (voir PADD) qui devrait mécaniquement faire monter les prix déjà élevés de l’immobilier

Dit autrement : Flines risque de devenir durablement une ville dortoir, peu accessible aux jeunes Flinois.

Publicité
Publicité
Commentaires
L'observateur Flinois
  • Ce blog n'a pour ambition que de refléter les opinions, remarques et propositions de son auteur. Il est bien sûr inspiré par la vie à Flines-les Râches, où je réside, mais aussi par l'actualité en général.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité