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L'observateur Flinois
9 juin 2020

Premières impressions

Je ne reviendrai pas sur les circonstances de la réélection en trompe l’œil de l’équipe Goupil pour un troisième mandat à la mairie de Flines : le contexte extraordinaire de la pandémie de COVID-19 a certainement faussé la participation et le score résultant est sans doute très flatteur pour la nouvelle mairesse. Il suffit de se remémorer la nervosité des sortants la semaine précédant le scrutin pour savoir qu’eux-même étaient loin d’être sereins et que l’indécence des hourras saluant la proclamation des résultats était à la hauteur du soulagement éprouvé.

 Pourquoi parler de « mairesse » alors que l’impétrante signe « Le maire » ?

Tout simplement pour appliquer les recommandations officielles figurant dans une instruction du Premier Ministre : « Circulaire du 21 novembre 2017 relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française »

Que stipule ce texte : « S'agissant des actes de nomination, l'intitulé des fonctions tenues par une femme doit être systématiquement féminisé - sauf lorsque cet intitulé est épicène - suivant les règles énoncées par le guide d'aide à la féminisation des noms de métier, titres, grades et fonctions élaboré par le Centre national de la recherche scientifique et l'Institut national de la langue française, intitulé « Femme, j'écris ton nom… ».(Epicène : dont la forme ne varie pas selon le genre, même orthographe au masculin et au féminin)

 Que prévoit ce guide édité en 1999 intitulé « Femme, j'écris ton nom… » ?

On y lit notamment que, comme le soulignait déjà Albert Dauzat en 1955 (p. 99-100) : « la femme qui préfère pour le nom de sa profession le masculin au féminin accuse par là-même un complexe d’infériorité qui contredit ses revendications légitimes. Dérober son sexe derrière le genre adverse, c’est le trahir ».

 A la page 18 de ce guide on trouve  des exemples de préconisations pour les noms désignant des fonctions, des titres et des grades : « ex. : UNE administratrice (civile, de conseil), auditrice, bâtonnière, chargée de (mission, cours), colonelle, chevalière (de la Légion d’honneur), conseillère (générale, municipale), conservatrice (de musée, des hypothèques, du patrimoine), députée, directrice (de recherche, régionale…),élue, générale, gouverneure, greffière, inspectrice (générale, de l’éducation, pédagogique, d’académie…), jurée, magistrate, mairesse, médiatrice, modératrice, officière (de la Légion d’honneur), préfète, présidente (d’association, d’une chambre régionale, de la chambre à la cour d’appel, du tribunal de grande instance…), principale, rabbine, rapporteure/rapporteuse générale, suppléante…

 A la page 92, dans la liste alphabétique des correspondances figurent :

       le, un                                                                   la, une
main courantier                                                   main courantière (3.1.)
maintenicien (de)                                                maintenicienne (3.1.)
maire                                                                   maire, mairesse (2.a.Rem.)
maïsiculteur                                                         maïsicultrice (3.3.a.)

« La maire » ayant un caractère équivoque avec des connotations religieuses ou maternelles possibles, je préconise et adopte la formule officielle recommandée (et sans ambiguïté) : « La mairesse »

Le cadre sémantique étant rectifié, passons maintenant aux commentaires concernant le premier conseil municipal qui a enfin pu se tenir le 24 mai 2020.

Une délibération a été votée (uniquement par la majorité)  concernant les indemnités des élus. Elles ont été fixées conformément à la règlementation qui les encadre.

Mairesse : 55% du montant correspondant à l’indice brut terminal de l’échelle indiciaire de la fonction publique

Adjoint : 15,7% du même montant.

Conseiller délégué : 9,57 % du même montant

Tout ceci est parfaitement règlementaire à défaut d’être explicite en Euros.  La compréhension devient d’ailleurs totalement passionnante quand on monétarise et compare avec ce qui avait été voté lors du conseil municipal du 10 avril 2014

La mairesse de l’époque, Annie Goupil déjà, avait fait voter la délibération suivante pour fixer ces mêmes indemnités.

Mairesse : 50 % de l’indice 1015

Adjoint : 15,7% de l’indice 1015

Conseiller délégué : 7,35 % de l’indice 1015

(1015 était l’indice brut terminal de l’échelle indiciaire de la fonction publique de l’époque)

Même sans la traduction en Euros, on constate d’emblée que la mairesse s’est augmentée en 2020 de 5% de la référence et que les conseillers délégués sont passés de 7,35% à 9,57% du montant de référence.

A ces évolutions voulues par la mairesse, se sont ajoutées des évolutions nationales : le point d’indice qui valait 4,6303 € en 2014 est passé à 4,6860 € en 2020 (seulement 1,2% d’augmentation) ; l’indice terminal de la fonction publique qui était de 1015 points  en 2014 a augmenté à 1027 points en 2020 (1,2 % d’augmentation aussi.)

(Nota Bene : à chaque indice brut correspond un indice net majoré. Pour avoir le montant du traitement brut il faut multiplier l’indice net majoré par la valeur du point… simple non ?)

 

Dressons un petit tableau récapitulatif

Flines-lez-Râches

2014

2020

augmentation

Valeur du point

4,6303 €

4,6860

+ 1,2 %

Indice terminal Brut / indice Net majoré

1015 / 821

1027 / 830

+ 1,2%

Montant brut terminal

3801,48 €

3889,38 €

+ 2,3 %

Indemnité mairesse

50 %

1900,74 €

55 %

2139,16 €

+ 12,5 %

Indemnité adjoint

15,7 %

596,83 €

15,7%

610,63 €

+2,3 %

Indemnité délégué

7,35 %

279,08 €

9,57 %

372,21 €

+ 33,4%

Pendant ce temps,  le personnel communal n’aura bénéficié que de l’augmentation de la valeur du point d’indice et aura donc vu son salaire de base augmenter de 1,2 %

Le personnel communal et les Flinois seront ravis d’apprendre que leur mairesse vient de s’octroyer une augmentation 10 fois plus importante de + 12,5% et qu’elle récompense les conseillers délégués de son ancienne équipe qui ne sont pas retraités et qui ne l’ont pas lâchée, en augmentant leurs indemnités de 33,4 %

 Mes premières impressions sont que rien ne change dans le bon sens à Flines. La mairesse et les 4 premiers adjoints sont de la Vielle Garde, pleins de « métier » à défaut de potentiel d’innovation. En respectant scrupuleusement les règles (le métier, vous dis-je), la mairesse réussit quand même à s’augmenter de près de 240 € brut !, alors que les finances communales sont sur une pente déclinante depuis des années.

Le prochain conseil municipal, où devra être enfin adopté le budget primitif 2020, apportera aussi certainement son lot de surprises.

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