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L'observateur Flinois
24 mars 2020

Con, finement ?

Une  pandémie est une épidémie présente sur une large zone géographique internationale.

Coronavirus (virus à couronne) est le nom d'un genre de virus qui doit son nom à son apparence sous un microscope électronique, avec une frange de grandes projections bulbeuses qui ressemblent à la couronne solaire. Les  chauves-souris et les oiseaux sont des hôtes idéaux pour les coronavirus, en assurant l'évolution et la dissémination. Les coronavirus sont normalement spécifiques à une espèce animale comme hôte, mammifères ou oiseaux ; mais ces virus peuvent parfois changer d'hôte à la suite d'une mutation.

Sept types de coronavirus infectent couramment l'homme, dont quatre sans gravité et trois causant des infections graves. Les infections bénignes sont des rhumes avec fièvre et des maux de gorge, principalement en hiver et au début du printemps.

Des coronavirus qui ne se trouvent pas naturellement chez l'homme mais chez des mammifères ont été à l'origine d'infections graves des poumons :

Le SARS-CoV pour l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003. Elle a débuté en Chine en 2002 après la consommation dans un restaurant d'un animal sauvage, la civette palmiste masquée. Elle est considérée comme éradiquée depuis 2004.

Le MERS-CoV, pour l'épidémie de syndrome respiratoire du Moyen Orient qui a débuté en Arabie Saoudite en 2012 et aurait été déclenchée par la consommation de lait de chameau et par la proximité avec les chameaux

Le SARS-CoV-2, pour la pandémie de Covid-19 actuelle (maladie à coronavirus 2019) qui est apparue en Chine. La consommation de viande de pangolin ou celle de chauve-souris (vendues pour la consommation en Chine) pourraient en être à l'origine. (Source Wikipédia)

Comme pour les autres maladies à virus (grippe, sida, oreillons, poliomyélite, verrues, rubéole, herpès, etc.) il n’y pas de médicament spécifique, le corps lutte naturellement avec son système immunitaire en produisant des anticorps qui éliminent finalement le virus. En fonction de la plus ou moins grande sévérité du virus, de l’âge et de l’état général des contaminés, une fraction plus ou moins importante des sujets infectés peut décéder.

La pandémie actuelle est une épreuve exceptionnelle et révèle tout un tas d’erreurs, de petits accommodements du passé et du présent et de comportements inadmissibles.

Dans un article du Nouvelobs « L’insoutenable légèreté du capitalisme vis-à-vis de notre santé », Eva Illouz grande sociologue franco-israélienne dénonce l’imposture du néo libéralisme.

http://www.nouvelobs.com/idees/20200323.OBS26443/l-insoutenable-legerete-du-capitalisme-vis-a-vis-de-notre-sante-par-eva-illouz.html

Elle analyse la relation entre l’Etat et les citoyens : « le contrat implicite passé entre les Etats modernes et leurs citoyens est fondé sur la capacité des premiers à garantir la sécurité et la santé physiques des seconds. » et en déduit que« il a progressivement été rompu par l’Etat, qui a changé de vocation en devenant un acteur économique entièrement préoccupé de réduire les coûts du travail, d’autoriser ou encourager la délocalisation de la production (et, entre autres, celle de médicaments clés), de déréguler les activités bancaires et financières et de subvenir aux besoins des entreprises. » et que « seul l’Etat peut gérer et surmonter une crise d’une telle ampleur »

Elle rappelle ensuite que « Nous devons nous attendre à voir ce type de pandémies se répéter plus souvent à l’avenir,  en  conséquences d’un contact de plus en plus fréquent entre des agents pathogènes d’origine animale et les hommes – un contact lui-même causé par la présence toujours plus importante des humains dans des écozones qui, jusqu’ici, étaient hors de notre portée. »

Elle ajoute : « La crise actuelle est le prix que nous payons tous pour le manque d’attention de nos politiciens : nos sociétés étaient bien trop occupées à réaliser des bénéfices, sans relâche, et à exploiter la terre et la main d’œuvre, en tout temps et en tous lieux… Le milieu des affaires, partout à travers le monde, peut enfin réaliser que pour pouvoir exploiter le monde, il faut encore qu’il y ait un monde… Les capitalistes ont pris pour acquises les ressources fournies par l’Etat – l’éducation, la santé, les infrastructures – sans jamais réaliser que les ressources dont ils spoliaient l’Etat les priveraient, au bout du compte, du monde qui rend l’économie possible. Cela doit cesser. Pour que l’économie ait un sens, elle a besoin d’un monde »

Ce point de vue, qui est une opinion et qui de ce fait peut être contesté, contient cependant des éléments de gros bon sens qui incitent à la réflexion.

Les délocalisations afin de maximiser les profits et écraser les coûts de production ont conduit à ce que 80% des principes actifs des médicaments proposés en Europe soient fabriqués en Chine. Seuls le conditionnement est réalisé sur notre continent. Si la Chine est empêchée, l’Europe se retrouve sans défense.

Il n’y a pas que les médicaments qui soient fabriqués massivement en Chine : la région de Wuhan, épicentre de la contagion au SARS-CoV-2, est aussi la principale région de la production des masques de protection. Les usines ont été arrêtées très tôt. L’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) avait été créé par la loi du 5 mars 2007 relative à la préparation du système de santé à des menaces sanitaires de grande ampleur (ce qui correspond à la pandémie de CoVid-19) L’Eprus détenait en 2009 723 millions de masques FFP2 et un milliard de masques chirurgicaux

En 2013, nouvelle stratégie instaurée par le Secrétariat Général de la Défense, et de la Sécurité Nationale (SGDSN) qui relève du Premier ministre (M. Jean-Marc Ayrault à l’époque). Désormais : le stock national géré par l’Eprus concernerait uniquement les masques de protection chirurgicaux à l’attention des personnes malades et de leurs contacts, tandis que la constitution de stocks de masques de protection des personnels de santé - notamment les masques FFP2 pour certains actes à risques - seraient à la charge des employeurs, publics ou privés. Les coupes budgétaires ont conduit les employeurs (hôpitaux et cliniques) à diminuer les stocks et amené inexorablement et simultanément à manquer de protection pour les soignants quand la pandémie est arrivée et à ne pas pouvoir réapprovisionner en urgence car le fabricant était le premier touché par l’épidémie. La critique de Mme Illouz sur l’abandon de son rôle par l’Etat est malheureusement illustrée !

La pandémie a également dramatiquement illustré le manque de cohésion des états membres de l’Union Européenne. Quand l’Italie a commencé à être en pénurie de moyens médicaux, l’Allemagne et la France ont réquisitionné les masques et respirateurs, se faisant rappeler à l’ordre par Mme Von Den Leyen, présidente de la Commission, pour entrave  à la libre circulation des biens (c’est en toutes lettres dans la mission de l’UE) et en filigrane pour manque de solidarité. Pour la France, il s’agissait d’un expédient car il n’y avait pas de stocks et les maques manquaient. Réquisitionner du vide ne fait pas forcément avancer les choses. Mais le pire n’est pas là. Les chinois, ayant réussi à enrayer suffisamment la pandémie chez eux ont généreusement fait don de masques à l’Italie. Hélas, une partie de ce don a transité par Prague et les autorités tchèques n’ont pas hésité à confisquer les 650.000 masques envoyés par avion par la Chine aux Italiens et à les distribuer à leurs hôpitaux…

Que dire du cavalier seul des Pays-Bas qui ne confinent pas et ont adopté la stratégie de l’immunité de groupe. Quand 60% de la population a été contaminée et a développé des anticorps, le virus n’a plus de terrain pour progresser et s’étouffe de lui même. Belle théorie. Avec un taux de décès potentiel de 2% et une population de 17 millions d’habitants cette stratégie revient à programmer 60% x 17M x 2% = 200 000 morts ! Pendant les travaux la vente continue ! Business as usual !

Terminons par de la petite politique politicienne de chez nous. Pourquoi avoir maintenu le premier tour des élections municipales le 15 mars, alors que le vendredi 13 la fermeture des écoles a été annoncée, le samedi 14 mars celles des lieux et établissements recevant du public et le confinement de la majorité de la population le lundi 16 mars ?

Le président Macron souhaitait apparemment reporter les élections, ce qui au vu des développements ultérieurs paraissait une évidence. Il a consulté les partis politiques et les représentants des institutions. Messieurs Larcher président du Sénat et Baroin, président de l’association des maires de France ont pesé de tout leur poids pour le maintien, menaçant paraît-il de dénoncer une « mesure autoritaire unilatérale du président » en cas de report. Monsieur Fabius, président du conseil constitutionnel, aurait par ailleurs décliné « tout soutien automatique du conseil constitutionnel »  au gouvernement pour un tel report.

Défense farouche des principes démocratiques ou basse tambouille d’arrière-pensées politiciennes ? Dans un billet de juin 2019, « La vraie cible de Larcher » j’avais mis en évidence l’importance vitale pour Les Républicains de conserver un maximum de mairies car le Sénat devrait être renouvelé pour moitié en septembre et ce parti y détient à lui seul la majorité absolue alors que son poids électoral a considérablement fondu. Les conseillers municipaux constituant 90% des électeurs du Sénat, les municipales seraient décisives. Par ailleurs, Monsieur Fabius a été élu socialiste toute sa carrière, et si le nombre de sénateurs socialistes est bien inférieur à celui des sénateurs Les Républicains, le Parti Socialiste est aussi sur-représenté vu le rapport de force électoral actuel. Une reconduction des conseillers municipaux socialistes sortants n’ayant pas démérité serait également une bonne chose pour le PS.

Ces Messieurs doivent être satisfaits : environ 30 000 listes (sur 34 000 communes) ont été élues ou réélues dès le premier tour. Le plus gros est fait ! Les calculettes pour les prébendes des Sénatoriales peuvent commencer à dégrossir le paysage. Le petit monde politique peut maintenant laisser le gouvernement gérer la pandémie, à l’affût pour ajuster ses critiques !

Tout cela est désolant et je réponds à la question de mon titre : « Je trouve ceci bien grossier et pas fin ».

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