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L'observateur Flinois
20 octobre 2018

Chikirou : la Benalla Insoumise ?

Nos médias font quotidiennement leurs choux gras des démêlés du leader de la France Insoumise avec la justice. Ainsi la Voix du Nord du 20 octobre  titre « Jean-Luc Mélenchon contre-attaque après l’audition de Sophia Chikirou »

 Resituons un peu le contexte général.

 Lors des dernière campagnes électorales, quelques partis politiques français, dont le Front National (devenu le Rassemblement National) et La France Insoumise sont soupçonnés d’avoir utilisé la vieille technique du gonflage de factures afin de majorer indûment le montant de leurs frais de campagne. Ceux-ci étant remboursés par l’Etat (dans les limites d’un plafond), les victimes d'une fraude sont très clairement les contribuables dont une partie de l’impôt vient conforter la trésorerie de partis et financer la diffusion d’idées qui ne sont pas forcément les leurs.

 Jean-Luc Mélenchon clame que ses comptes ont été validés par la Commission nationale des comptes de campagne. Il faut rappeler que Jean-Guy de Chalvron (délicatement qualifié « cet être vil et dégénéré » selon des propos rapporté dans l’article de la Voix du Nord cité supra), l’un des rapporteurs, a démissionné suite à ce satisfecit. Par ailleurs, ladite commission qui n’a pas de pouvoir d’investigation mais peut juste examiner si chaque dépense est rattachable à l’objet «campagne électorale », s’est suffisamment émue de la disproportion objet / montant facturé de certaines prestations pour transmettre un signalement de soupçon d’irrégularités au Parquet, lequel a ouvert une information judiciaire.

 Une procédure judiciaire était déjà en cours contre les responsables du Rassemblement National pour les Législatives. Une autre est donc lancée pour le même motif contre les responsables de La France Insoumise, pour la Présidentielle cette fois.

 En parallèle, d’autres procédures se déroulent contre les mêmes partis politiques (plus le Modem) pour des soupçons d’emplois fictifs pour des assistants parlementaires de députés européens. C’est un autre sujet.

 L’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) a donc lancé des perquisitions mardi 16 octobre, dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes par le Parquet de Paris .

 Lors de celle de son domicile, se mettant en scène et se filmant en direct avec son téléphone, Monsieur Mélenchon s’est victimisé et a dramatisé en excipant du "caractère sacré" de sa personne. Il prétendait s’abriter derrière son immunité parlementaire mais celle-ci ne s’appliquait pas dans ces cas  qui concernent la candidature à l’élection présidentielle et le mandat de député européen.

NB : L'immunité parlementaire prévue à l’article 26  la Constitution offre une double immunité de juridiction : l'irresponsabilité et l'inviolabilité : l'irresponsabilité (ou immunité de fond /ou fonctionnelle)  protège le parlementaire de toute poursuite pour des actions accomplies dans l'exercice de son mandat (non détachables de ses fonctions) ; l'inviolabilité (ou immunité de procédure) vise les activités extra-parlementaires (détachables de ses fonctions) : un parlementaire peut être poursuivi, mais toute mesure coercitive à son encontre nécessite la mainlevée de son immunité par ses pairs.

Quelques heures plus tard, Monsieur Mélenchon, entouré de militants de La France Insoumise appelés à la rescousse pour faire obstacle au travail de la Justice, a forcé les portes de son siège où se déroulait une autre perquisition. Les caméras de TMC étant présentes (NB : à la demande de La France Insoumise !), on a pu voir un Jean-Luc Mélenchon postillonnant à deux centimètres du visage d’un fonctionnaire de police au mépris de toutes les règles d’hygiène et de savoir-vivre et éructant : « La République, c'est moi ! »

  On y discerne enfin Jean-Luc Mélenchon poser sa main sur la poitrine du Procureur de la République et le pousser contre une cloison. Il a suffisamment entravé le travail de la Justice pour susciter l’ouverture d’une enquête pour «menaces» et «violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique»

 Triste spectacle pour quelqu’un qui entend représenter le Peuple mais qui reprend à son compte un pastiche du fameux « L’Etat c’est moi » attribué au Roi Louis XIV le 13 avril 1655 !

 Quelle sont les reproches relayé abondamment par la Presse concernant  Sophia Chikirou ?

 Elle a cumulé les fonctions (rémunérées) de  « directrice de la communication » de l'équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle 2017 et par ailleurs, sa société Mediascop était prestataire de services pour la communication de cette équipe de campagne. Rien de répréhensible a-priori en cela, juste un mélange des genres pouvant dégénerer en conflit d'intêrets..

  « Une investigation de Radio France relèverait des « facturations étonnamment élevées » de la part de la société Mediascop pour ses prestations lors de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. Alors que les salaires des membres du staff du candidat se situaient entre 1 500 et 3 000 euros mensuels, Sophia Chikirou facturait 10 000 euros mensuels en tant que directrice de la communication de la campagne. En plus de ces honoraires, Radio France soutient qu'elle aurait facturé de nombreuses petites prestations à des tarifs plus élevés que la moyenne, portant, sur l'ensemble des huit mois de campagne, sa facturation mensuelle autour de 15 000 euros » (source Wikipédia)

 Ces allégations révèlent effectivement des faits suffisamment graves pour que le Parquet de Paris, alerté par la Commission nationale des comptes de campagne, ait ouvert une enquête préliminaire. A ce stade le parti de Jean-Luc Mélenchon n’est accusé de rien, tout au plus existe-t-il des soupçons suffisamment précis qui demandent confirmation ou infirmation.

 La France Insoumise crie aux mensonges et au complot politique : exactement les mêmes arguments scandés par Marine Le Pen et François Fillon quand la justice a commencé à s’intéresser à certaines de leurs affaires financières. Prémisses d’une même conclusion ?

 Pourquoi faire le lien avec l’affaire Benalla qui a aussi défrayé la chronique cet été ?

 Parce que, La France Insoumise à relayé jusqu’à plus soif les moindres bribes d’information sur tweeter, au point d’être épinglée dans l'étude controversée de l'ONG belge Disinfo Lab visant à analyser les tweets publiés sur l’affaire Benalla et qui a listé le nombre de tweets sur cette affaire, classés par origine politique. (source 20 minutes)

 Sans porter de jugement sur le respect de règles de déontologie informatique par l’ONG Belge (en cours d'instruction par la CNIL), il est avéré que La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon en particulier ont fait leur miel de ce fait divers en le dramatisant, n’hésitant pas à parler de "Police Parallèle" et de "Watergate", et en inondant les réseaux sociaux à l’instar de vulgaires propagateurs de fake news russes!

 Il serait magnifique que l’effet « Arroseur arrosé » fasse que la machine médiatique s’emballe de la même manière et que Monsieur Mélenchon goûte à son tour, en connaisseur, au plaisir de la douche.

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