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L'observateur Flinois
31 mars 2015

Elections des conseillers départementaux

Le 22 et 29 mars ont eu lieu les élections des conseillers départementaux, successeurs des conseillers généraux.

Ces élections étaient singulières : les attributions finales des conseillers départementaux ne sont pas encore connues car en cours de remodelage par la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) qui est en discussion au parlement. Il est très vraisemblable que le gros du fonds de commerce des départements ne changera pas beaucoup pour les trois principaux axes : politique sociale (RSA, petite enfance, vieillesse,…) ; bâtiments des collèges ; routes départementales.

Les trois autres particularités étaient :

-       au lieu de renouveler la moitié des conseiller généraux en alternance à mi-mandat, ce qui atténuait mécaniquement les bouleversements, la totalité des conseillers départementaux ont été élus en une seule fois et seront renouvelés, si les départements ne sont pas supprimés, en totalité dans 6 ans. Les lames de fonds droite-gauche risquent donc d’être beaucoup plus visibles à chaque bascule ;

-       les cantons ont été entièrement redessinés pour avoir peu ou prou le même nombre d’habitants. Par le passé, un conseiller général de canton urbain représentait beaucoup plus d’habitants qu’un conseiller général rural, ce qui était au final peu démocratique ;

-       cette fois, on élisait systématiquement un binôme masculin-féminin ce qui va conduire à un conseil départemental avec moitié d’hommes et moitié de femmes. C’est déjà un progrès, même si on peut parier sans risque de perdre qu’il n’y aura pas au final en France autant de présidentes que de présidents d’assemblées départementales.

Le résultat pour le département du Nord est sans appel, avec deux caractéristiques, une réjouissante et l’autre qui mérite de prendre un peu de recul avant de se prononcer.

La bonne nouvelle : il n’y aura pas de conseillers départementaux du parti non républicain ; l’autre nouvelle : le département a basculé avec une majorité de droite républicaine.

Dans la Presse, le futur président de la nouvelle assemblée, dont il faut louer la patience puisqu’il attendait ce moment depuis 17 ans a annoncé ses axes de travail :

-       « Economiser 45 millions d’Euro sur la masse salariale », ce qui signifie que beaucoup de CDD ne seront pas renouvelé et iront, pour certains, pointer à Pôle Emploi, ce qui ne va pas améliorer les statistiques du chômage (principe des vases communicants).

-       « Réconciliation du département avec les entreprises »  Encore faudrait-il que la loi NOTRe citée plus haut laisse au département la compétence "développement économique" qui devrait être partagée entre le Conseil Régional pour la stratégie et les aides financières et les communautés d’agglo. (ou de communes) pour la création et la commercialisation de zones industrielles, sans parler des nouvelles compétences propres de la communauté urbaine de Lille.    

Dans leur matériel électoral nos deux nouveaux conseillers départementaux annonçaient entre autres :

-       ne pas augmenter la pression fiscale (les marges de manœuvre viendront donc des seules économies sur la masse salariale et la réduction des « dépenses somptueuses ») ;

-       responsabilisation des bénéficiaires des politiques sociales (y compris les petits enfants et les vieillards ?!) ainsi que des allocataires du RSA en les incitants à « vraiment faire un retour à l’emploi » Il y a un léger procès d’intention, très fréquent chez les gens de droite. Ceux qui fréquentent un tant soit peu les CCAS des communes et les professionnels de l’action sociale savent que la plupart des gens préféreraient avoir un emploi et le salaire qui va avec que de devoir jongler au jour le jour avec des aides ponctuelles et des bons alimentaires;

-       mener une politique offensive pour ceux qui n’ont pas d’emploi (auxquels vont venir s’ajouter les ex-contractuels du département qui auront été remerciés) et renforcer les politiques d’insertion en partenariat avec les entreprises ;

-       relancer l’investissement.

 

Intellectuellement, je souscris à quelques-unes de ces intentions, mais les promesses étant contradictoires et pour certaines, réclamant des budgets conséquents, je demande un peu de temps avant de pouvoir porter un jugement.

Pour patienter pendant que tout cela se met en place et pouvoir juger sur pièces, commentons les résultats de Flines.

Il faut d’abord à la base, soit saluer le formidable tour d’illusionnisme des candidats non républicains ou déplorer la confiance facilement accordée des Flinois.

Pas de campagne électorale, pas de promesses locales mais des thèmes populistes nationaux, pas de présence sur le terrain, pas de réunion publique à Flines et au final, deux illustres inconnus ont convaincus 755 Flinois  au premier tour et 824 au deuxième tour (+ 69 voix seulement), de leur signer un chèque en blanc !

Le binôme de droite républicaine a totalisé  547 voix au premier tour à Flines mais a terminé le second avec 473 voix de plus, à 1020 suffrages, preuve que le report républicain  pour éliminer les candidats FN a été plus massif que la tentation mimétique du « ni-ni » prônée par le président de l’UMP.

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Commentaires
N
c'est clair, net, précis et concis. merci
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  • Ce blog n'a pour ambition que de refléter les opinions, remarques et propositions de son auteur. Il est bien sûr inspiré par la vie à Flines-les Râches, où je réside, mais aussi par l'actualité en général.
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